"Hippocrène" de Mariette Lesieur

69 pages
L'eau peut prendre toutes les formes comme le poème est la source possible de toutes les perceptions. Reprendre la poésie à ses origines, boire à sa source, c'est la REApprendre. Faire couler son sang dans les veines atrophiées de nos mensonges, c'est réanimer notre conscience, échapper à la précision de nos langues déjà mortes trop pourvues de sens. Au temps des métamorphoses, dans le pubis de la mythologie, nous n'étions que des êtres en gestation soit à moitié dieux, soit à moitié monstres, prêts à naître dans le liquide amniotique du monde, victimes de nos erreurs ou glorieux de nos exploits.
Pégase, le cheval ailé de l'Olympe, tel un Prométhée nous transporte, guide lumineux, dans cet inconnu imprévisible, tel un Persée sépare nos têtes hybrides de nos corps trop réels avec des poèmes inspirés et des illustrations imaginaires pour libérer les eaux de nos sens, le sang de nos maux, afin de nous redonner à chacun naissance, en tant qu'Homme, à part entière, sans contresens.